Après mes deux années (2020-22) de fidèle « Blog de la présidente », me voici
revenir vers vous avec un blog en deux parties, parfaitement éphémère cette fois,
soit celui des Journées d’expression française (JEF2025) fomentées par une
formidable équipe issue des deux clubs genevois (Fondateur et Rhône). Cela fait
plus d’un an que nous travaillons à la préparation de cet événement et nous en
avons ce soir récolté les premiers fruits, oh combien émouvants et dynamisants à la
fois.
Devant un public nombreux et attentif, Clelia George, pianiste talentueuse, fait
revivre pour nous quelques sonates d’une musicienne et compositrice genevoise
parfaitement oubliée, j’ai nommé Caroline Boissier-Butini (1789-1836).
Puis Irène Minder-Jeanneret, musicologue et autrice d’une récente biographie de la
Genevoise (Caroline Boissier-Butini (1786-1836), compositrice et pianiste genevoise,
éditions Slatkine, Genève 2021), toute de rouge vêtue, nous raconte la forte
présence des musiciennes et compositrices suisses, leur créativité, mais également
un patriarcat bien présent qui les a occultées. Sans compter le fait que la
musicologie est à vrai dire un non sujet au niveau fédéral, ce qu’elle déplore bien
évidemment. Elle fait défiler sous nos yeux des portraits de musiciennes, raconte
leurs travaux, leur courage, leurs idées novatrices et montre certaines de leurs
partitions.
Après elle, nous repartons pour un cycle de mélodies tirées Du livre pour toi, une
oeuvre de Caroline Charrière, compositrice fribourgeoise (1960-2018). Clelia George
est à nouveau au piano, cette fois avec Catherine Pillonel Bacchetta mezzo-soprano.
Dans cet immense salon feutré de l’Intercontinental, l’émotion est à son comble,
portée par le jeu de la pianiste et la voix magnifique de la chanteuse. Irène Minder-
Jeanneret, qui a pourtant choisi cette pièce pour nous et qui la connaît bien, ne peut
retenir ses larmes.
Journées d’expression française oblige, répondant à une question, la mezzo-soprano
affirme que contrairement aux idées reçues, la langue française est parfaitement
outillée pour le chant. Ensuite, pendant l’apéritif dînatoire qui suit, il est question de
musique, de film documentaire, de livres et… de la fidélité des pigeons.
Les musiciennes discutent avec des Soroptimistes belges enthousiastes, les
présidentes, past présidentes internationales, européennes et suisses échangent
avec tout le monde dans un joli brouhaha amicale et créatif. La sororité dans toute sa
splendeur est au rendez-vous. Et l’aventure se poursuit le 2 mai autour du français à
l’ère de l’IA et d’autres thématiques avec des écrivaines, des chercheuses, des
expertes et des éditrices.